INDE : Tout en couleurs

C'est parti pour 3 semaines d'Inde.

Arrivés a Delhi la veille de Holi, la fête du printemps, nous sommes encore dans les airs et c'est déjà un choc. La ville est comme lovée dans une épaisse brume, mais il s'agit bien de pollution. Puis, une fois sur la terre ferme nous subissons un second choc, le bruit : cris, klaxons, musique, rires, et interpellations nous empêchent de savoir ou donner de la tête. Les rabatteurs et autres arnaqueurs ne nous facilitent pas la tache non plus. Mais après plusieurs tours de cette ville accueillante nous sommes enfin pares pour le reste de notre voyage, nos billets de train en poche nous regagnons notre hôtel au cœur du bazar.

Le lendemain au réveil, la fête de Holi bat déjà son plein. Des centaines de personnes (des hommes surtout) ont envahi les rues, armées jusqu'aux dents... de pistolets a eau et sachets de poudre de peinture. On célèbre d'une façon enfantine le changement de saison, et pour l'occasion - chose rare en Inde - les castes sont oubliées le temps d'une journée de folie. A peine le nez dehors, nous subissons déjà les assauts des gamins du quartier. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire je me retrouve peinturlurée et trempée jusqu’à l'os. En tant que femme et européenne, je constitue une cible de choix. Nous nous armons aussi pour répliquer dans une joyeuse pagaille. L'ambiance est bon enfant, bien que la méfiance reste de mise, surtout pour les femmes. Comme partout, certains en profitent pour s’égarer un peu, lorsque par miracle ils serrent enfin une femme dans leurs bras... dommage, mais ils ne reflètent pas la majorité.

Une journée et demie de trajet en train et en bus, et une halte a Bikaner, nous permettent de découvrir toute l'anachronie de l'Inde. C'est la traversée d'un autre monde que nous effectuons. Le pays semble choisir certains aspects de la modernité pour mieux en délaisser d'autres. Aucune cohérence ni aucune logique n'apparait a nos yeux d'occidentaux : un smartphone mais pas d'eau courante, vaches sacrées mais populations d'intouchables, une parabole mais pas de toit... Tout est ainsi, et la misère n'a pas d’égale.

Enfin nous découvrons Jaisalmer, perdu au milieu de désert, a la frontière pakistanaise, l'endroit est si beau qu'on croirait un mirage! Mais lorsque l'on franchit l'unique porte d’accès au fort pour s'enfoncer dans un dédale de ruelles, il faut se rendre a l’évidence, une telle merveille existe bel et bien depuis bientôt 1000 ans. Ici, les marchands de tissus font la loi, tout autant que les vaches sacrées qui déambulent paisiblement dans l'attente d'une offrande qui ne tardera pas a venir... Le palace et les temples jaïns ajoutent encore a la beauté des lieux.

Nous en profitons pour partir a la découverte du désert. Un déjeuner végétarien sous le soleil brulant des plaines arides, une sieste a l'ombre de l'un des rares arbres de cet environnent hostile, et un journée de dromadochée? plus tard, nous voila au milieu des dunes a observer le coucher de soleil, puis a compter les étoiles filantes avant de nous endormir dans la fraicheur du désert avec le ciel pour toit. Magique!

Demain nous arriverons à Jodhpur pour poursuivre notre incursion au temps des maharajas.